L’intelligence artificielle va‑t-elle vraiment tuer le web ?

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La recherche d'information à l'ère de l'IA

En quelques mois, ChatGPT, Perplexity ou Claude sont devenus les nouveaux réflexes de recherche. Là où Google proposait des liens, ces outils livrent désormais des réponses immédiates, rédigées en langage naturel. Résultat : la navigation “classique” sur le web – passer de site en site – tend à s'effacer au profit d'un échange conversationnel fluide et rapide.

Chez EPIXELIC, on observe cette mutation au quotidien : les internautes ne “cherchent” plus, ils “demandent”. C'est une révolution dans la façon de formuler les requêtes, et donc dans la manière dont l'information est produite, indexée et monétisée.


Du moteur de recherche à l'assistant personnel

L'atout des IA conversationnelles, c'est la personnalisation. Là où Google exigeait de maîtriser les bons mots‑clés, ChatGPT comprend des demandes complexes exprimées dans un langage naturel. L'utilisateur peut dire : “Je suis à Rome, il pleut, je voyage avec cinq amis, on aime les musées mais pas les longues visites. Que me proposes‑tu ?”
L'IA répond instantanément, synthétisant l'information et évitant toute phase d'exploration fastidieuse.

Ce gain de temps est considérable, mais il déplace aussi le centre de gravité du web : l'utilisateur n'a plus besoin de visiter les sites sources. L'IA devient l'interface principale entre l'internaute et le savoir collectif.


Le modèle économique du web en danger

Cette intermédiation a un coût. Selon une étude de SimilarWeb, le trafic vers les sites d'information américains aurait chuté de 26 % depuis l'introduction des réponses IA (“AI Overviews”) sur Google aux États‑Unis.
Quand l'internaute obtient sa réponse sans cliquer, la chaîne de valeur du web – fondée sur la publicité et la visibilité – s'effondre.

Les grands médias tentent de réagir. Le New York Times a attaqué OpenAI en justice tout en signant, paradoxalement, des partenariats commerciaux avec d'autres géants du numérique. En France, Le Monde a conclu des accords avec OpenAI et Perplexity. Mais pour la majorité des créateurs de contenu, indépendants ou PME, ces discussions restent hors de portée.

Chez EPIXELIC, on sait combien la visibilité organique sur Google reste vitale pour les sites vitrines et les médias locaux. Si demain les moteurs d'IA monopolisent la réponse, les stratégies SEO devront être entièrement repensées.


Un risque de standardisation du savoir

Au‑delà des enjeux économiques, la question devient démocratique. Les IA produisent des textes fluides, cohérents, mais souvent consensuels. Leur logique statistique privilégie les réponses “probables” plutôt que les voix singulières.
Les chercheurs du CNRS alertent : cette homogénéisation de l'information pourrait appauvrir le débat public.

Autre danger : la disparition progressive de la notion de source. Quand l'utilisateur lit une synthèse IA, il ne sait plus qui parle, ni selon quel prisme. Or, toute éducation aux médias repose sur la vérification des origines et des intentions d'un contenu.

Et si, à terme, la majorité des pages web étaient elles‑mêmes générées par IA ? Les modèles se nourriraient alors de contenus produits par d'autres IA, créant une boucle auto‑alimentée, stérile, et potentiellement erronée.


Vers un web pour les machines ?

Certains imaginent déjà un web “de fond” : une immense base de données produite par des humains mais consommée par des intelligences artificielles. Le web visible deviendrait une vitrine, tandis que les IA échangeraient entre elles les données brutes.
Ce scénario, loin d'être utopique, impose de repenser la finalité même d'un site internet : parle‑t-on encore à des humains ou à des algorithmes ?


Le conseil d'EPIXELIC

Pour les entreprises, l'enjeu est d'anticiper cette transformation. Il ne s'agit pas de fuir l'IA, mais d'apprendre à cohabiter avec elle.

  • Structurer ses contenus pour qu'ils soient lisibles par les humains et par les IA (balises, données structurées, contenus à forte valeur ajoutée).

  • Travailler la légitimité de marque : demain, la confiance ne viendra plus du positionnement sur Google, mais de la reconnaissance du nom dans les réponses IA.

  • Diversifier les canaux : newsletters, podcasts, réseaux sociaux, contenus propriétaires… tout ce qui échappe aux filtres des moteurs d'IA deviendra stratégique.

Chez EPIXELIC, nous conseillons déjà nos clients à intégrer cette nouvelle donne : produire moins de contenus standardisés, mais plus de contenus incarnés, à forte expertise humaine, que les IA ne peuvent pas imiter.

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